EXPOSITION
LA MAISON-ATELIER LURÇAT

Exposition
La maison-atelier Lurçat

Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts

Propriété de l’Académie des beaux-arts depuis le legs que lui a consenti Simone Lurçat, veuve de l’artiste, la maison-atelier du peintre Jean Lurçat ( 1892-1966) est la première des huit maisons construites en 1925 au sein de la Villa Seurat par son frère architecte André Lurçat ( 1894-1970).

Chef-d’œuvre du Mouvement moderne parisien, la maison, maintenue dans son état d’origine avec son décor et son mobilier, a été classée Monument historique en 2018.

Le projet de restauration de la maison-atelier s’attachera à mettre en valeur l’architecture novatrice d’André Lurçat et à restituer le lieu de vie et de travail de son frère dans cette maison qu’il habita de 1925 jusqu’à la fin de sa vie.

Au cœur du salon Fine Arts Paris & La Biennale, nous invitons la fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts à faire découvrir au public l’atmosphère de la maison-atelier Lurçat, à travers des photographies des espaces et un panel d’œuvres représentatives de la créativité de Jean Lurçat : tapisseries, tableaux, dessins…

Jean Lurçat (1892-1966)

Lurçat se définit avant tout comme un peintre. Il doit sa première formation à Victor Prouvé. À 20 ans il s’installe à Paris avec son frère André, de deux ans son cadet.

Il fréquente les cercles artistiques et intellectuels parisiens. Son apprentissage auprès d’un peintre fresquiste est interrompu par la Première Guerre mondiale ; Lurçat s’engage en 1914. Avec le retour de la paix, le peintre commence une carrière prometteuse et expose dans les Salons et les galeries. Par l’intermédiaire de son ami d’enfance le docteur Jean Dalsace et de son épouse Annie Bernheim, il fait la connaissance de Pierre Chareau et entame une collaboration pour des papiers peints, des tapis et des tapisseries d’ameublement exécutés par son épouse Marthe Hennebert.

Lurçat dans son atelier, photographié par Thérèse Bonney, vers 1926

Lurçat dans son atelier, photographié par Thérèse Bonney, vers 1926

Le succès de ces pièces le conduit à fournir des panneaux de canevas et des tapis à la galerie Myrbor ouverte par la grande collectionneuse Marie Cuttoli. Lurçat expose à la galerie Jeanne Bucher et publie des portfolios tels Baroques ou Toupies et plus tard PPC. La prospérité relative qu’il acquiert à cette période de sa vie lui permet de commander, en 1924, à son frère devenu architecte une maison avec atelier.

Il touche aussi occasionnellement au décor et aux costumes de ballet. Son goût pour l’analyse le conduit à rédiger un long article dans la revue Esprit mais il a l’âme d’un poète et exprime une part de sa vision du monde dans Mes domaines, recueil de poèmes sur une faune imaginaire qui prend vie dans ses tapisseries. L’Univers est sa source d’inspiration durant les vingt-cinq dernières années de sa vie, le conduisant à une notoriété mondiale avec les ateliers d’Aubusson. Cet artiste aux multiples facettes, tourné vers les arts décoratifs, exerça également à partir des années cinquante une activité significative dans le domaine de la céramique.

L’élection, le 13 février 1964, de Jean Lurçat à l’Académie des beaux-arts consacrait l’œuvre du peintre cartonnier, grand rénovateur de la tapisserie au xxe siècle..

La Villa Seurat,
un ensemble architectural unique

Le quartier du parc Montsouris a connu une urbanisation tardive par rapport au reste du 14e arrondissement de Paris. Il a acquis son caractère particulier grâce aux nombreux artistes qui, ne trouvant plus à se loger à Montparnasse, y trouvèrent un havre de paix et de verdure ainsi que des terrains à des prix abordables.

La Villa Seurat fut conçue en grande partie par André Lurçat qui reçut entre 1924 et 1928, souvent par l’intermédiaire de son frère, des commandes d’artistes désireux d’habiter dans des maisons modernes. Cette cité d’artistes constitue, avec les deux villas édifiées par Le Corbusier rue du Docteur Blanche, et la rue Mallet-Stevens dans le 16e arrondissement, l’un des trois ensembles réalisés à Paris dans l’entre-deux guerres.

D’autres architectes participèrent au renom de la Villa Seurat. Auguste Perret construisit en 1926 un atelier pour le sculpteur Chana Orloff tandis que Jean-Charles Moreux dessina plus tardivement en 1937 la maison-atelier du sculpteur Robert Couturier.
La Villa Seurat attirera très vite une communauté d’artistes ; elle abrita, entre autres, Dalí, Foujita, Hasagawa, Gromaire, Derain, Soutine, Magnelli… mais aussi les écrivains Antonin Artaud, Samuel Becket, Henry Miller…

La maison-atelier, Villa Seurat (Paris) en 1930

La maison-atelier, Villa Seurat (Paris) en 1930

Maison-atelier Lurçat
(1924-1925)

André Lurçat s’est formé à l’École des beaux-arts de Nancy puis de Paris. Mobilisé durant la Grande Guerre, il reprend ses études et obtient son diplôme d’architecte en 1923. Dès lors, ses recherches s’orientent vers une architecture en rupture avec l’architecture conventionnelle, jugée inadaptée à son contexte et à l’évolution sociale et technique de son temps.

La conception de la maison-atelier du 4, Villa Seurat, placée sous le signe du fonctionnalisme, révèle la modernité des propositions du jeune architecte qui préconise l’emploi d’un “matériau nouveau”, le ciment armé, et l’utilisation de la couleur à chaque étage de l’habitation . Elle illustre le renouveau de l’architecture et plus largement des arts auxquels contribuent amplement les frères Lurçat.

Le salon de la maison-atelier, photographié par Françoise Huguier en 2010

Le salon de la maison-atelier, photographié par Françoise Huguier en 2010

La maison prend place sur l’un des plus petits terrains du lotissement. Sur la parcelle rectangulaire, André Lurçat implante un bâtiment en L sur trois niveaux. Dans la monographie de ses travaux publiés en 1929, il indique que la composition de la maison-atelier de son frère est induite par les contraintes du site :

“Une maison bâtie sur un très petit terrain dans une rue où la construction est très dense, doit tirer d’elle-même tout son intérêt puisqu’elle ne peut escompter aucune vue, ni recevoir aucun agrément des lieux environnants. Il s’agit dans ce cas de composer le plan de manière à ce que les vues, les perspectives, les jeux de lumière se développent tous à l’intérieur.”

Cinq ans après la construction, Jean Lurçat demande à son frère de lui créer un second atelier. Les travaux de surélévation modifient l’aspect du bâtiment. Une terrasse d’agrément est créée.

À l’issue d’une campagne de travaux de restauration conduite par l’Académie des beaux-arts, la maison-atelier ouvrira au public et aux chercheurs.

Table aux lunettes, huile sur toile, 1923 @ Fondation Lurçat - ADAGP 2016

Table aux lunettes, huile sur toile, 1923
@ Fondation Lurçat – ADAGP 2016

 

Académie des beaux-arts

Maison-atelier Lurçat
4, Villa Seurat, 75014 Paris

Fondation Jean et Simone Lurçat
Académie des beaux-arts
23, quai de Conti, 75006 Paris
www.fondation-lurcat.fr
www.academiedesbeauxarts.fr

L’exposition autour de la maison-atelier Lurçat
a été conçue par Jean-Michel Wilmotte

Wilmotte

Pratique

Semaine des Arts

Newsletter

Billetterie